Aujourd'hui, il pourrait y avoir un tournant sur le marché, que tout le monde attend depuis la réunion de la Réserve fédérale. Il s'agit du fait qu'aujourd'hui, le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis sera publié, et de nombreux économistes s'attendent à ce que la croissance de l'emploi se poursuive à un rythme plutôt soutenu en avril. Tout cela conduira très probablement à une forte pression sur les prix à l'avenir, repoussant les projets de la Réserve fédérale de baisser les taux d'intérêt à une date ultérieure. Dans ce contexte, le dollar américain pourrait prendre de la valeur.

Les chiffres qui seront publiés vendredi par le Bureau of Labor Statistics devraient montrer que les employeurs ont créé 240 000 emplois le mois dernier. Les salaires horaires moyens devraient également augmenter de 4 % au cours des 12 derniers mois. Cependant, il s'agirait de la croissance la plus lente depuis près de trois ans, ce qui est un signe positif pour les efforts de lutte contre l'inflation de la Fed.

Si les données correspondent aux prévisions des économistes, il est probable qu'une forte augmentation de l'emploi couplée à un ralentissement de la croissance des salaires maintiendra la position attentiste de la Réserve fédérale en matière de taux d'intérêt. Notamment, une récente réunion du comité a laissé de nombreux responsables se demander s'il serait même approprié de baisser les coûts d'emprunt cette année.

Si nous constatons une croissance des salaires, cela confirmera pleinement les récentes craintes des responsables, qui essaient déjà de repousser la possibilité d'une baisse des taux à court terme. Il convient également de rappeler que les décideurs de la Fed cherchent à éviter toute agressivité politique inutile. Après ce rapport solide d'aujourd'hui, il sera beaucoup plus difficile de le faire.

Pour cette raison, si les données dépassent les prévisions des économistes, le marché risque de ne pas échapper à la baisse, notamment en ce qui concerne des actifs aussi risqués que l'euro et la livre sterling.

De nombreux économistes citent l'augmentation de l'immigration comme la principale raison pour laquelle la croissance de l'emploi est restée si forte même face à des taux d'intérêt élevés. En effet, l'embauche aurait dû être plus lente. L'augmentation de l'immigration a augmenté l'offre de main-d'œuvre d'environ 80 000 personnes par mois l'année dernière par rapport à la norme établie. De nombreux analystes s'attendent à ce que la moyenne soit plus élevée cette année également.

Les économistes prévoient également une hausse des salaires horaires moyens de 0,3 % en avril, similaire à celle de mars. Cela porterait le taux annualisé à 4 %. En ce qui concerne le chômage, il devrait rester à 3,8 % en avril.

En ce qui concerne le tableau technique actuel de l'EUR/USD, l'euro reste dans un canal. Maintenant, les acheteurs doivent envisager de prendre le niveau de 1,0750. Seulement cela leur permettra de tester 1,0780. De là, il est possible de grimper jusqu'à 1,0805. Cependant, cela sera assez problématique de le faire sans le soutien des gros acteurs. L'objectif le plus éloigné se situe à un sommet de 1,0830. En cas de diminution, je m'attends à une action sérieuse de la part des gros acheteurs seulement autour de 1,0700. S'il n'y a personne là-bas, il serait bon d'attendre une mise à jour du creux de 1,0650, ou d'ouvrir des positions longues à partir de 1,0600.

Quant au GBP/USD, les acheteurs de la livre sterling ne parviennent pas à sortir du canal. Les taureaux doivent prendre la résistance la plus proche à 1,2565. Cela leur permettra de viser 1,2610, au-dessus duquel il sera assez problématique de percer. L'objectif le plus éloigné se situe à 1,2655, après quoi il sera possible de parler d'une poussée plus forte vers 1,2700. Si la paire baisse, les ours tenteront de prendre le contrôle de 1,2520. S'ils y parviennent, une rupture de la fourchette portera un sérieux coup aux positions des taureaux et poussera le GBP/USD vers le creux de 1,2485 avec la perspective de chuter à 1,2450.